Quand quelque chose m'atteint violemment, je suis toujours longue à réagir. Comme si mon cerveau refusait de voir, de croire ce qui arrive. Puis, je m'autorise...
.. à être bouleversée, révoltée, angoissée.
A regarder mes petits-enfants, ils sont encore si jeunes. Ils n'ont pas l'âge de comprendre (moi-même, je ne peux pas comprendre). Ils aiment les dauphins, le foot ou les monstres (mais les gentils qui font que semblant de faire peur).
Leur laisser ignorer que dehors, il y a aussi des monstres qui répandent l'horreur.
Et les laisser rêver encore un peu...
Devant leur innocence, leurs sourires, leurs petites bêtises, oublier un moment ce chagrin qui gronde en moi.
Ne pas leur montrer mes larmes pour ne pas attirer les leurs. Mais les larmes coulent quand ils ne sont pas là.
Penser à tous ces gens qui ne verront plus rire un enfant.
Et les laisser rêver encore un peu...
Penser au monde qu'on va leur laisser, aux défis qu'ils auront à relever, avec une humanité à secourir et l'environnement à protéger ... ou l'inverse.
Un court instant, penser "pourquoi ai-je donné la vie si c'est cette vie?" ... Un court instant, mais que je n'avais jamais connu avant.
Et les laisser rêver encore un peu...
Les regarder jouer et rire et faire sourire la vie.
Les laisser jouir de chaque jour qui passe à l'âge où l'avenir n'a pas encore de sens.
Leur donner tout mon amour et l'amour des autres, de la liberté, de la tolérance, de la solidarité.
Et les laisser rêver encore un peu...
Faire comprendre à mes grandes que c'est la bêtise et l'ignorance qui mènent à de telles horreurs, qu'il faut aimer la vie et que les défis sont faits pour être relevés, que l'on habite un beau pays, certes pas parfait, mais un pays libre et riche de sa diversité.
Leur dire que je regrette qu'elles doivent grandir dans un monde comme celui-là, mais que c'est le notre, à elles de l'embellir.
Et me laisser rêver encore à un monde meilleur...
... à les regarder rire, j'y crois.
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